Le monument aux morts de CAMORS
Son historique :
Sur le cahier des délibérations de la commune, à la date du 11 novembre 1920, figure le compte rendu d’une cérémonie qui regroupe deux événements importants :
Le cinquantième anniversaire de la Troisième République.
Le deuxième anniversaire de l’armistice de la première guerre mondiale.
La municipalité a souhaité commémorer ces deux anniversaires et y associer un hommage particulier et fervent aux 148 Camoriens morts pour la France (environ 5% de la population de Camors de l’époque).
Pour que les deux événements restent dans les mémoires, un « Chêne de la Paix » provenant de la forêt de Lambel est planté à côté de l’église. Aujourd’hui, cet arbre a disparu.
C’est la première cérémonie qui rappelle le sacrifice des 148 soldats restés sur les champs de bataille de l’Est de la France et pour certains en Belgique.
Puis Camors, comme de très nombreuses communes de France, veut son monument pour immortaliser le sacrifice de ses enfants.
Le Conseil Municipal de Camors choisit Gilbert VORBE, architecte parisien pour concevoir le monument autour duquel se réuniront les Camoriens. La partie sculpturale est confiée à Louis Henri NICOT, grand statuaire breton, né à Rennes le 12 février 1878, vivant à Paris et mort le 12 juillet 1944. Est-ce le choix de l’architecte, du Conseil Municipal ? Les courriers de NICOT présents dans les archives laissent penser que des liens de sympathie existent avec Monsieur BERTHO, membre du Conseil Municipal et secrétaire du Comité pour l’élaboration d’un monument aux morts à Camors ; sans que nous sachions par qui Louis Henri NICOT a été choisi pour ce travail. C’est la première fois que cet architecte lui est associé.
A sa création, le monument se trouve sur la place située devant l’église Saint Sané édifiée en 1640, devant le calvaire. Son emprise est d’environ 4 m x 4 m entourée d’une grille d’une hauteur de 0,80 m qui ne permet pas aux animaux d’approcher le monument.
Le monument par lui-même se compose d’un obélisque en granit surmonté d’une croix rappelant la croix de guerre. Devant cette pyramide d’environ 4,50 m de hauteur, se trouve un poilu en bronze de plus de 2 m dans une attitude qui rappelle un soldat montant la garde, le regard se perdant dans le lointain. Louis Henri NICOT n’a oublié aucun détail, deux grenades sont à ses pieds. Sur la façade de la pyramide, se lisent les inscriptions en lettres sculptées sur un fond de peinture dorée : CAMORS A SES ENFANTS MORTS POUR LA France. Sur le socle, apparaissent deux dates en chiffres sculptés sur un fond de peinture dorée 1914-1918.
L’artiste a signé son œuvre sur la musette que porte à sa droite le poilu : L.H.NICOT 1923.
Le cachet du fondeur est situé à côté de la grenade la plus à gauche en regardant le monument : MERONI RACIDE Cire perdue Fondeur à Paris.
En 1965, le réaménagement du bourg de Camors a amené le déplacement du monument aux morts. Il est déplacé vers la droite et rapproché du mur de l’église. La grille qui le ceinturait a disparu. Un nouveau calvaire a remplacé le précédent, moins haut et plus harmonieux avec l’église. Le poilu repose sur un socle de granit d’une hauteur d’environ 0,80 m avec les plantes fleuries aux pieds.
En décembre 1921 : mise en place du projet.
1922 : commencement de l’exécution du monument.
Fin mai 1924 : mise en place du monument aux morts à Camors.
Le 2 novembre 1924, inauguration.
Sources : archives familiales de Louis Henri NICOT (association du patrimoine artistique de la famille L.H.NICOT 1, rue de la plage, 29550 PLOMODIERN) ; internet : monumentsmorts.univ-lille.fr
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